top of page
Rechercher

💔 Séparation : ne paniquez pas, ils vont s’en sortir (et vous aussi)

  • Agnès Gillardin
  • 18 avr.
  • 3 min de lecture

ree

On le sait, les séparations ne laissent personne indemne… surtout pas les enfants.


La séparation vient rompre un équilibre affectif, spatial et temporel qu’il considérait comme stable. Les émotions se mêlent : tristesse, colère, culpabilité, insécurité… Pourtant, tous les enfants ne réagissent pas de la même manière.


Pourquoi ? Parce que ce qui compte souvent, ce n’est pas tant la séparation en soi que la manière dont elle est vécue, expliquée et accompagnée.


Et si on changeait un peu de regard ? L’approche de Palo Alto – à la fois humaine, stratégique et super concrète – nous offre une manière différente d'accompagner les enfants dans ces moments délicats. Plutôt que de s’acharner à corriger les comportements qui posent problème, on observe ce qui se passe dans la relation, on identifie ce qui bloque… et on intervient là où ça compte.


💨 “Il fait des caprices depuis qu’on est séparés…”

“Depuis que son père et moi sommes séparés, Jules se met à hurler chaque fois que je le dépose chez son papa. Il s'accroche à moi, il pleure, il me dit qu’il ne veut pas y aller. Pourtant, son père est très présent, affectueux, et il l’aime énormément. Mais moi, je rentre en larmes après chaque passage de relais.”


Et si le vrai problème n’était pas “qu’il pleure”, mais comment on réagit à ses pleurs ?


« Maman » qui est pleine de bonne volonté, le rassure longuement, lui promet qu’elle sera là à son retour, qu’elle aussi trouve ça dur… Résultat ? Jules comprend surtout une chose : “Si maman pleure aussi, alors c’est que ce moment est vraiment terrible. Donc j’ai raison d’avoir peur.”


👌Il ne faut pas s’attarder uniquement sur le "symptôme", mais interroger le contexte relationnel dans lequel ce symptôme apparaît. Il faut regarder non pas pourquoi l’enfant va mal, mais comment le problème se maintient dans les interactions entre l’enfant et son entourage.


Souvent, sans le vouloir, on tourne en rond dans une logique où, plus on tente de bien faire, plus la situation empire :


  • Si l’enfant pleure au moment de la séparation => réaction de l’adulte : On retarde le départ, on multiplie les câlins, les explications = Résultat : L’enfant ressent encore plus d’angoisse


  • Si l’enfant refuse de dormir seul => On laisse la lumière allumée, on reste plus longtemps = Il associe la séparation à un danger


  • L’enfant se met en colère quand il repart chez maman => On le gronde ou on culpabilise = Il se sent incompris et enfermé dans son rôle



🐱‍🏍 Et concrètement, on fait quoi ?

1. Valider les émotions… sans dramatiser. Ne pas le surprotéger


Il a le droit d’être triste, inquiet, perdu. Mais on ne va pas nourrir ces émotions.


“Tu as le droit d’être triste et c’est normal. Tu peux avoir deux maisons, deux parents qui t’aiment, et ça peut quand même être un peu compliqué parfois.”


Ne pas dire :  “Tu me manques trop, je suis si mal sans toi...” (L’enfant risque de se sentir responsable de l’émotion du parent laissé, et donc coupable de partir.)


2. Arrêter de vouloir "réparer" le moment difficile


Et si au lieu d’essayer de rendre le moment de séparation plus doux, on le rendait simple et prévisible ?


👍Exemples :


  • Un rituel rapide (un bisou magique, une chanson, un mot secret)

  • Pas de longues explications

  • Pas de “regarde-moi par la fenêtre jusqu’à ce que je parte…”


Moins on en fait… plus c’est rassurant. Pourquoi ? Parce qu’on envoie le message :


“Tout va bien. Ce moment n’est pas dramatique. Tu peux le traverser.”


3. Sortir l’enfant du triangle des loyautés


L’enfant ne doit pas sentir qu’il “doit choisir » un camp. Ni devenir le messager entre les deux parents.


🎈Ce qui aide :


  • Une communication claire et directe entre adultes (même par message). L’enfant ne doit pas être un intermédiaire.


  • Ne jamais parler en mal de l’autre parent devant l’enfant


  • Valoriser l’autre dans son rôle parental : “Tu vas passer du temps avec papa. Il a prévu une sortie, ça va être chouette.”


  • La stabilité des rituels, des horaires, et une communication simple entre les deux foyers aide l’enfant à ne pas être pris dans des loyautés ou conflits.


En résumé, pour aider un enfant à traverser une séparation…

  • On valide les émotions, sans s’y noyer ;

  • On simplifie, on ritualise, on structure ;

  • On interroge nos propres réactions : est-ce qu’elles calment ou qu’elles amplifient ?

 

🧶Et surtout : on se rappelle que les enfants sont résilients. Avec un cadre stable, des repères clairs, et deux adultes qui restent ses piliers – même séparés – il peut traverser cette tempête et en sortir plus fort.

 
 
bottom of page