Gérer les crises de colère

Les crises de colère

Les crises de colère font partie du développement normal de l’enfant. Pourtant, elles sont souvent vécues comme épuisantes et déroutantes par les parents. Regardons ensemble les pistes concrètes et originales pour sortir de ces impasses relationnelles.

Lors d’une crise de colère, l’enfant exprime un besoin ou une émotion qu’il ne parvient pas à réguler. La réaction des parents (hausser la voix, punir, argumenter, céder…) peut, sans qu’ils le veuillent, entretenir ou amplifier le comportement.

👉 Exemple : si un parent finit toujours par céder après plusieurs minutes de cris, l’enfant apprend que persévérer dans sa colère est une stratégie efficace.

Quelles crises de colère ?

Ces crises de colère sont des explosions émotionnelles intenses souvent déclenchées par la frustration, la fatigue ou la difficulté à exprimer des besoins.

Exemples :

L’enfant à qui on refuse un jouet dans un magasin et qui se met à crier, hurler, pleurer, à se rouler par terre et qui parfois refuse de bouger.

L'enfant qui refuse d’arrêter de jouer alors que c’est l’heure de manger.

L’enfant qui échoue plusieurs fois en essayant d'attacher ses lacets sans succès, et qui commence à pleurer, crier et à jeter des objets par terre.

L’enfant qui a dépassé son heure de sieste pour qui le moindre petit désagrément déclenche une explosion émotionnelle (refus de coopérer, les crises de larmes soudaines....).

Comment la thérapie brève selon le modèle Palo Alto peut traiter les crises de colère chez l'enfant ?

En observant comment les parents réagissent à la colère de l'enfant, la thérapie systémique identifie les comportements renforçant involontairement les crises (exemple : après une crise de colère, un enfant qui reçoit de l'attention ou obtient ce qu'il veut).

Dans les crises de colère, les tentatives fréquentes sont :

• Contrôler par la force (crier, punir, menacer)

• Convaincre par la raison (expliquer longuement pourquoi il ne faut pas se mettre en colère)

• Éteindre la crise en cédant (donner ce que l’enfant exige pour retrouver le calme)

  
  

Ces réactions peuvent avoir l’effet inverse : l’enfant comprend qu’il doit soit crier plus fort, soit attendre que le parent « craque ».

La thérapie peut suggérer d'ignorer la crise (dans certaines limites), ou d'adopter une nouvelle attitude face à l'enfant.

Une technique très utilisée dans l'approche de Palo Alto consiste à prescrire le comportement problématique.

Prenons un exemple concret : Un enfant fait des crises de colère chaque fois qu'il doit se préparer pour l'école. Les parents, pour éviter d'arriver en retard, cèdent en lui permettant de se préparer devant la télévision, en l’habillant à sa place...

Après avoir examiné toutes les tentatives de solutions mises en place par les parents (céder, réprimander, etc.) qui renforcent involontairement la colère, une intervention pourrait consister à proposer aux parents d'anticiper la crise en la programmant : « Demain matin, nous allons te laisser faire une petite crise de colère à 7h30, puis ensuite nous nous préparerons pour l'école ».

Cette approche désamorce souvent la colère car elle devient contrôlée et prévisible, perdant ainsi son effet perturbateur.

Quelques stratégies possibles :

• Interrompre le cercle : au lieu de hausser le ton, rester calme, silencieux, ou s’éloigner physiquement de la scène.

  
  

• Donner un cadre clair : « Tu as le droit d’être en colère, mais pas de taper. Si tu veux crier, fais-le dans ta chambre. »

  
  

• Proposer une alternative paradoxale : inviter l’enfant à exagérer volontairement sa colère, de façon contrôlée, pour qu’il prenne du recul sur son propre comportement.

  
  

• Valoriser l’autonomie : montrer que la gestion de la crise appartient à l’enfant et qu’il peut trouver ses propres ressources pour s’apaiser.

Conclusion : La thérapie brève de Palo Alto offre une approche innovante et efficace pour gérer les crises de colère chez l'enfant. En changeant les interactions et les dynamiques familiales, elle permet de sortir rapidement des schémas répétitifs et de retrouver un équilibre dans la gestion des émotions de l'enfant.